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Les accidents du substantif se réduisent à deux, qui sont le genre et le nombre.

Le genre est la manière de distinguer le sexe masculin du sèxe féminin. Rien n’est plus raisonnable que le système des genres à l’égard des êtres animés ; mais rien n’est plus absurde que d’avoir habillé en homme ou en femme des êtres inanimés, tels que livre, plume, vertu, vice, science, art, etc. qui n’ont pas de sèxe. Cette institution de genres, qui est purement arbitraire, présente beaucoup d’inconvénients dans les langues où elle existe, sans avoir le moindre avantage. Cependant la réforme des genres est impossible aujourd’hui que les langues sont fixées par des chefs-d’œuvre.

Il y a en français deux genres : le masculin et le féminin. Les substantifs masculins sont désignés dans les Vocabulaires par la lettre m, et les substantifs féminins par la lettre f.

Le substantif indéterminé autrui n’est d’aucun genre. — Ce, ceci, cela, il, le et que sont du genre masculin. Chacun et quelqu’un, ont pour corrélatifs féminins chacune et quelqu’une. — On et quiconque sont des deux genres. — Personne, quelque chose, quoi et rien sont du genre masculin. Qui, m. f.

On distingue deux nombres : le singulier et le pluriel. Un substantif qui se présente sous l’idée d’unité, est du nombre singulier. Un substantif qui se présente sous l’idée de pluralité, est du nombre pluriel. La lettre s à la fin d’un substantif, caractérise le pluriel : homme (singulier) ; hom-