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langue, autant de propositions que de choses jugées, que de jugements rendus. Le sujet est toujours une substance, soit réelle, soit idéale. La copule est toujours le mot Être avec ou sans négation, comme : je suis, je ne suis pas ; tu étais, tu n’étais pas, etc. L’attribut est toujours ou un substantif comme dans cette proposition : l’étude est un délassement, ou un adjectif comme : ce lis est odoriférant, magnifique, ou un participe comme : il a été cueilli, abattu, moissonné.


Outre ses trois parties logiques, essentielles, la Proposition en a une quatrième, qu’on appelle Complément. On doit la considérer comme purement grammaticale, comme propre à faciliter l’émission successive de la pensée. [b]

On distingue quatre sortes de compléments, sçavoir : le complément prochain direct ; le complément prochain indirect ; le complément éloigné direct ; le complément éloigné indirect.

Le complément prochain direct, dans toutes les langues, est le mot vers lequel l’expression se dirige nécessairement et sans l’intervention d’aucun autre mot, comme dans ces propositions : J’adore Dieu. — Je chéris la vertu. — J’honore mes parents. — Je respecte le malheur.

J’adore, qui ? Réponse, Dieu. Je chéris, quoi ? Réponse : La vertu. J’honore qui ? Réponse : Mes parents. — Je respecte, quoi ? Réponse : Le malheur. Ces mots Dieu, vertu, parents, malheur sont des compléments prochains