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Dieu comme une triphthongue ; mais n’est-il pas évident que, bien qu’il y ait trois voyelles dans le mot Dieu, on n’y entend néanmoins, que deux sons simples, qui sont i, eu ? Le premier de ces deux sons est exprimé par une voyelle simple, et l’autre, par une voyelle composée ; ainsi les mots Dieu, Louis, biais et autres, sont de véritables diphthongues, et non pas des triphthongues, comme il a plu à ces Grammairiens de les appeler. — Il est encore, relativement aux diphthongues, une autre erreur grammaticale, qu’il est à propos de relever ici. Dans les mots géographie, théologie, les voyelles eo sont regardées par quelques Grammairiens, comme des diphthongues ; mais, puisqu’on les prononce en deux temps, et par conséquent en deux syllabes, on ne doit pas les considérer comme telles. Il en est de même des mots suivants, criant, publiant, client, crier, publier, meurtrier, sanglier, etc. iant, ient, ier ne sont pas des diphthongues ; ce sont deux syllabes réelles. Il sera donc toujours vrai de poser en principe, qu’il ne suffit pas que deux voyelles soient réunies pour former une diphthongue, mais qu’il faut encore que ces deux voyelles se prononcent simultanément, et fassent entendre un double son.

Mots.

J’ai fait connaître les éléments dont se composent les mots, je vais parler maintenant des mots qui sont les signes de nos idées. Ils en sont les signes, puisque, par eux, nous indiquons et