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Le mot roi, par exemple, est un monosyllabe ; le mot justice est un polysyllabe.


Diphthongues.

Il ne sera pas inutile de faire connaître ici ce que l’on entend par diphthongues, la nature ni le nombre n’en ayant jamais été parfaitement déterminés par les Grammairiens qui ont écrit sur cette matière. La syllabe, ai-je dit, est un son complet, qui est formé d’une lettre ou de plusieurs lettres ensemble. Une voyelle seule peut produire une syllabe ; j’en ai donné pour exemples les voyelles e et a dans les mots étoile, acajou. Mais, quand deux voyelles sont réunies, et que chacune d’elles forme un son réel et distinct, on donne à cette réunion de voyelles le nom de diphthongue[1]. Les vraies diphthongues sont au nombre de dix-huit, sçavoir :

Ia comme dans liard, diable, etc.

Iais comme dans niais, biaiser, etc.

Ian, iant, ient, comme dans viande ; mendiant ; quotient, etc.

Ie, ié, iè comme dans miel ; pitié ; lumière, etc.

Ien, comme dans bien, tien, etc.

Ieu comme dans Dieu, pieu, etc.

Io, iau, comme dans fiole ; miauler, etc.

Ion comme dans bastion, union, etc.

Iou comme dans chiourme, Montesquiou, etc.

  1. Diphthongue vient du grec δίς (dis) deux fois, et de φθογγος (phthoggos) son ; ainsi diphthongue signifie qui a un son double.