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turale du mot latin guttur (gosier) ; c’est la lettre h aspirée, parce qu’elle se prononce du gosier, comme dans héros, hérisson, honteux, etc.

Nous appelons articulation ou syllabe[1] la combinaison d’une voyelle avec une ou plusieurs consonnes. L’émission de la syllabe se fait de telle manière, que l’on distingue toujours l’effet de la situation d’organe, et celui du battement. Si, par exemple, je prononce la syllabe il, on entendra d’abord la voyelle i produite par la seule situation d’organe, puis la consonne l produite par le trémoussement momentanée de la langue. Il n’est pas nécessaire que plusieurs lettres se trouvent réunies pour former une syllabe (la syllabe, comme on sçait, se prononce par une seule émission de voix) ; une voyelle seule forme souvent la syllabe, comme dans les mots étoile, acajou, dont les voyelles initiales e, a forment la première syllabe de chacun de ces deux mots.

De même que les lettres composent les syllabes, de même les syllabes composent les mots dont nous nous servons pour communiquer nos pensées. Les mots formés d’une seule syllabe, s’appellent monosyllabes[2]. Les mots composés de plusieurs syllabes, s’appellent polysyllabes[3] :

  1. Syllabe, en grec συλλαβὴ (sullabê), vient de συλλαμβάνω (sullambanô) je comprends, parce que la syllabe est proprement ce qui est compris dans une seule émission de voix.
  2. Monosyllabe vient du mot grec μόνος (monos) seul, et de συλλαβὴ (sullabê) syllabe.
  3. Polysyllabe vient du grec πολύς (polus) plusieurs, et de συλλαβὴ (sullabê) syllabe.