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la consonne, en général, à l’effet que produit le battant d’une cloche. Il est indispensable de répéter le coup du battant de la cloche, si l’on veut produire le même son qu’on a entendu la première fois.

La consonne étant le résultat de la modification que donne à l’air l’action ou le mouvement momentané de quelque organe particulier de la parole, il s’ensuit que nous avons donné à chacune des consonnes, une dénomination propre, tirée du nom de l’organe qui contribue le plus à sa formation : je dis le plus, car il est des consonnes dont l’émission est produite par le mouvement de plusieurs organes à la fois (la consonne n, par exemple, est nasale et linguale tout à la fois.) Parmi les consonnes, les unes sont appelées labiales, du mot latin labium (lèvre), parce qu’elles sont produites par le battement des lèvres : telles sont b, f, m, p, v. Les autres sont appelées linguales, du mot latin lingua (langue), parce qu’elles sont l’effet d’un trémoussement de la langue : telles sont d, l, n, r, t. Celles-ci sont appelées dentales du mot latin dens (dent), parce qu’on les prononce avec le secours des dents, sçavoir : c, ch, s, x, z. Celles-là sont appelées palatiales, du mot latin palatum ( palais), parce qu’elles sont produites par le battement du palais, sçavoir : g, j, k, q. D’autres enfin sont appelées nasales, du mot latin nasus (nez), parce qu’elles se prononcent véritablement du nez : telles sont m, n, gn. Nous n’avons en français, qu’une lettre qu’on puisse appeler gut-