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du mécanisme de la voix, je dirai seulement que l’émission du son dépend ou de la situation des organes, ou du mouvement de quelque organe particulier sur l’air qui sort des poumons. S’il s’agit, par exemple, d’émettre une voyelle, il n’est besoin d’aucun mouvement ; le son ne résulte que d’une situation d’organe, et il se prolonge aussi long-temps que [a] l’expiration peut fournir d’air. Tout son qui a ces deux caractères distinctifs, peut s’appeler voyelle ; il s’ensuit que les voyelles ne consistent pas dans les seules lettres a, e, i, o, u, comme l’ont pensé beaucoup de Grammairiens, mais que l’on doit regarder aussi comme voyelles les sons suivants : ait, aient, an, ant, au, eau, eu, in, on, ou, un, qui n’exigent aucun mouvement de lèvre ni de langue. Si nous écrivons ces sons avec plusieurs lettres, c’est que nous manquons d’un caractère propre à chacun d’eux exclusivement.

La consonne est bien différente en cela de la voyelle ; elle ne résulte pas d’une situation d’organe, elle est produite par un trémoussement de quelques-uns des organes ou instruments de la parole, comme par le mouvement des lèvres, ou des dents, ou du palais, ou de la langue. Si l’on veut répéter une consonne, on est de nouveau assujéti au mouvement de l’organe, qui a eu lieu, lorsqu’on l’a émise la première fois. La consonne b, par exemple, se fait entendre par le mouvement des lèvres ; si vous ne redoublez pas ce même mouvement, vous ne pourez répéter la même consonne. C’est donc avec raison que l’on compare