Page:Boinvilliers - Grammaire raisonnée, tome 1.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cer ses idées par le moyen de la voix, qui articule des sons dont on est convenu. Écrire, c’est tracer des caractères qui représentent les sons dont se composent les mots. Ces caractères, que l’on emploie pour figurer les mots, signes de nos idées, sont appelés lettres[1], et ils se divisent en voyelles, et en consonnes.

Il y a cinq Voyelles principales, que l’on appelle ainsi du mot voix, parce qu’elles forment un son de voix, sans le secours d’aucune autre lettre. Les Consonnes, au contraire, ne peuvent être entendues, qu’avec le secours des voyelles ; c’est pourquoi on leur donne le nom de consonne (du mot latin consonans, qui sonne avec une autre). Des modifications que nous donnons à l’air qui sort de nos poumons, il résulte des diversités qui ont produit les voyelles et les consonnes. L’air qui sort de nos poumons, est la matière de la voix ; et ce qui la constitue plus ou moins forte, c’est l’ouverture plus ou moins grande du larynx[2]. Cette ouverture ou fente se nomme glotte[3]. Mais, sans entrer dans le détail

  1. Lettre (en latin littera) vient du mot latin litura, rature, parce que les Anciens, qui traçaient les mots sur des tablettes enduites de cire, les effaçaient, en rayant avec un style, sorte de poinçon qui était pointu par un bout et aplati par l’autre.
  2. Larynx vient du mot grec λαρυγξ (larugx) partie supérieure de la trachée-artère. De ce mot est formé λαγύζὠ (laruzô) je crie.
  3. Glotte vient du mot grec γλῶττὶς (glôttis) languette. C’est par cette fente que descend et remonte l’air que nous respirons, et qui sert à former la voix.