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qui aitent de médisances les railleries que j’ai faites de quantité d’auteurs modernes, et qui publient qu’en attaquant les défauts de ces auteurs je n’ai pas rendu justice à leurs bonnes qualités, je veux bien, pour les convaincre du contraire, répéter encore ici les mêmes paroles que j’ai dites sur cela dans la préface de mes deux éditions précédentes. Les voici :

« Il est bon que le lecteur soit averti d’une chose, c’est qu’en attaquant... etc.[1] »

Après cela, si on m’accuse encore de médisance, je ne sais point de lecteur qui n’en doive aussi être accusé, puisqu’il n’y en a point qui ne dise librement son avis des écrits qu’on fait imprimer, et qui ne se croie en plein droit de le faire, du consentement même de ceux qui les mettent au jour. En effet, qu’est-ce que mettre un ouvrage au jour ? N’est-ce pas en quelque sorte dire au public : Jugez-moi ? Pourquoi donc trouver mauvais qu’on nous juge ? Mais j’ai mis tout ce raisonnement en rimes dans ma neuvième satire, et il suffit d’y renvoyer mes censeurs.

  1. Voy. ci-dessus, p. 43, 44.