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Et guérir tous les maux les plus invétérés ;
Mais quand je lis ces vers par votre onde inspirés,
Il me paroît, admirable fontaine,
Que vous n’eûtes jamais la vertu d’Hippocrène.


XVI

SUR LA MANIÈRE DE RECITER DU POÈTE S*** (SANTEUL)[1].


Quand j’aperçois sous ce portique
Ce moine, au regard fanatique,
Lisant ses vers audacieux
Faits pour les habitans des cieux[2],
Ouvrir une bouche effroyable,
S’agiter, se tordre les mains ;
Il me semble en lui voir le diable,
Que Dieu force à louer les saints.


XVII

IMITATION DE MARTIAL.


Paul, ce grand médecin, l’effroi de son quartier ,
Qui causa plus de maux que la peste et la guerre,
Est curé maintenant, et met les gens en terre :
Il n’a point changé de métier.

  1. Jean Santeul, né à Paris en 1639, se fit victorin, composa des hymnes et d’autres poésies latines, et mourut en 1697.
  2. Il a fait des hymnes latines à la louange des saints. (B.)