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ÉPÎTRE XI.

1695.

À MON JARDINIER[1].

LE TRAVAIL.


Laborieux valet du plus commode maître
Qui pour te rendre heureux ici-bas pouvoit naître,
Antoine[2], gouverneur de mon jardin d’Auteuil,
Qui diriges chez moi l’if et le chèvrefeuil[3],
Et sur mes espaliers, industrieux génie,
Sais si bien exercer l’art de La Quintinie[4];

  1. Horace a également adressé une épitre à son fermier, dans laquelle il établit un parallèle entre la vie des champs et celle de la ville. Boileau, au contraire, en s’adressant à son jardinier lui démontre qu’il existe d’autres travaux que les travaux matériels, et que ceux de l’esprit ne sont pas moins pénibles.
  2. Le jardinier de Boileau s’appelait Antoine Riquet ou Riquié.
  3. On écrit chèvrefeuille. C’est ce qui fit dire à Voltaire dans son épître à Boileau :

    J’ai vu le jardinier de la maison d’Auteuil,

    Qui chez toi, pour rimer, planta le chèvrefeuil.

  4. Jean de La Quintinie était directeur des jardins du Roi, et tan-