Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fut le rival heureux d’Horace, et dans l’art de plaisanter avec grâce ne le céda à aucun poëte. Il mourut le 17 mars 1711. Ses cendres ont été transportées ici solennellement le 14 juillet 1819, par les soins du préfet de la Seine, et sous les auspices de l’Académie française et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, dont il avait été membre. »

On voit par les nombreux legs que contient le testament de Boileau, qu’il laissait un capital d’environ 90 000 livres. Il jouissait en outre d’une rente de 1500 livres sur l’hôtel de ville de Lyon, et de 4000 livres de pension. Il n’avait jamais voulu tirer de profit pécuniaire de ses ouvrages. Cette petite fortune ne laissait pas d’être considérable en ce temps-là, et pour un poëte. Nous voyons par le même testament que Boileau avait à son service un valet de chambre, un petit laquais, une servante, un cocher, un jardinier. Il avait toute sa vie été fort économe, quoiqu’il sût se montrer généreux dans l’occasion. Racine aurait été plus magnifique, s’il n’avait été père d’une famille nombreuse. Il semble qu’on devinerait ce détail de leur caractère, rien qu’en lisant leurs écrits, si on ne le savait pas d’ailleurs.

Les œuvres poétiques de Boileau contiennent les Satires, les Épîtres, l’Art poétique, le Lutrin, et quelques ouvrages de moindre importance. Les Satires commencèrent sa réputation et décidèrent en quelque sorte de son rôle dans les lettres. Les Épîtres, qui sont l’ouvrage de sa maturité, sont en général mieux