Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ÉPÎTRE II[1].

1669.

À M. L’ABBÉ DES ROCHES[2].

CONTRE LES PROCÈS.


À quoi bon réveiller mes Muses endormies,
Pour tracer aux auteurs des règles ennemies[3]?
Penses-tu qu’aucun d’eux veuille subir mes lois,
Ni suivre une raison qui parle par ma voix ?
Ô le plaisant docteur, qui, sur les pas d’Horace,
Vient prêcher, diront-ils, la réforme au Parnasse !

  1. Cette épître, quoique fort courte, démontre l’antipathie qu’inspirait à cette époque l’esprit de chicane. C’est la même pensée qui a dicté à Racine sa comédie des Plaideurs, à La Fontaine sa fable de l’Huître et les Plaideurs que nous retrouvons d’ailleurs à la fin de cette épître.
  2. Jean-François-Armand-Fumée des Roches possédait le revenu de plusieurs abbayes en vertu de droits assez obscurs, qui donnèrent lieu à de nombreux procès ; c’est sans doute pour cela que cette épître lui est dédiée.
  3. Boileau fait ici allusion à son Art poétique, auquel il travaillait alors.