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suis rendu à l’autorité d’un prince[1], non moins considérable par les lumières de son esprit que par le nombre de ses victoires. Comme il m’a déclaré franchement que cette fable, quoique très-bien contée, ne lui sembloit pas digne du reste de l’ouvrage, je n’ai point résisté ; j’ai mis une fin à ma pièce, et je n’ai pas cru, pour une vingtaine de vers, devoir me brouiller avec le premier capitaine de notre siècle. Au reste, je suis bien aise d’avertir le lecteur qu’il y a quantité de pièces impertinentes qu’on s’efforce de faire courir sous mon nom, et entre autres une satire contre les maltôtes ecclésiastiques. Je ne crains pas que les habiles gens m’attribuent toutes ces pièces, parce que mon style, bon ou mauvais, est aisé à reconnoitre ; mais comme le nombre des sots est grand, et qu’ils pourroient aisément s’y méprendre, il est bon de leur faire savoir que, hors les onze pièces qui sont dans ce livre, il n’y a rien de moi entre les mains du public ni imprimé, ni en manuscrit.

  1. Le prince de Condé.