Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
BOILEAU.

Et, l’eût-on vu porter la mandille à Paris,
N’eut-il de son vrai nom ni titre ni mémoire,
D’Hozier[1] lui trouvera cent aïeux dans l’histoire.
D’Toi donc, qui, de mérite et d’honneurs revêtu,
Des écueils de la cour as sauvé ta vertu,
Dangeau, qui, dans le rang où notre roi t’appelle,
Le vois, toujours orné d’une gloire nouvelle,
Et plus brillant par soi que par l’éclat des lis,
Dédaigner tous ces rois dans la pourpre amollis ;
Fuir d’un honteux loisir la douceur importune ;
A ses sages conseils asservir la fortune ;
Et, de tout son honneur ne devant rien qu’à soi,
Montrer à l’univers ce que c’est qu’être roi :
Si tu veux te couvrir d’un éclat légitime,
Va par mille beaux faits mériter son estime ;
Sers un si noble maître ; et fais voir qu’aujourd’hui
Ton prince a des sujets qui sont dignes de lui.

  1. Auteur très-savant dans la généalogie. (B.)