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cela, il semble qu’on y a accumulé toutes les difficultés pour qu’on passe une partie de sa vie avant d’être un lettré, assemblant bien des mots recherchés, en montrant par là qu’on a vaincu les difficultés de l’orthographe créées pour faire des lettrés et des grands savants.

La tolérance n’est vraiment pas assez pratiquée sur le Principe des langues et des écritures, lesquelles écritures orientales sont si compliquées qu’il y en a des centaines ; c’est pourquoi aux Indes et ailleurs, on est obligé d’écrire le nom des stations et des rues en trois sortes d’écritures.

Je crois que c’est de l’écriture que part la grande et difficile question du langage universelle, car pour écrire il faut bien connaître ses lettres, comme pour faire de la musique il faut bien employer la gamme, et pour écrire il faut un alphabet.

Mais un alphabet lui-même est aussi, pour ainsi dire, une gamme, car il faut qu’un à soit prononcé a, qu’un b ne soit pas un bi et qu’enfin un r ne soit pas un arre, comme en anglais.

Partant de cela, l’alphabet latin qui est universellement connu s’impose de lui-même, sans être obligé de créer des caractères nouveaux pour l’imprimerie ni ajouter d’autres obstacles à la télégraphie, laquelle sera très anvantagée de ne plus avoir qu’un langage à copier.

L’alphapet latin nous offre de grands avantages, d’autant plus qu’il est presque dans toutes les imprimeries de l’univers.

Je propose donc pour le moment, sans chercher mieux, qu’on se contente en laissant au progrès le soin de raffiner tout ce que l’usage poli lui-même, comme le