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blement ; mais en faisant des traités de commerce, on devrait s’engager commercialement et militairement.

L’Helvétie, notre sœur, organisa l’ambulance internationale, ce grand principe de la fraternité universelle, et parmi les morts et les blessés d’un champ de bataille, il n’y a plus aujourd’hui que des frères d’armes sur ce grand théâtre où à cette exposition universelle du malheur des peuples préside la charité naturelle et fraternelle des humains civilisés maudissant la guerre et ses causes venimeuses.

Les invalides de l’industrie et de la science auront aussi un jour leurs tombeaux ; mais en attendant l’avenir, subvenons aux besoins pressants par l’organisation sociale, et tant qu’il y aura de la misère, le superflu se fera un devoir de la secourir par patriotisme et humanité, c’est déjà le libre échange de la charité, par devoir envers l’humanité souffrante qui, en tous pays, peut être soulagée, en lui délivrant, aux meilleures conditions ou gratuitement, un ou plusieurs ares de terrain cultivable, afin d’attacher le pauvre à la terre, comme la Chine nous en montre l’exemple, depuis des siècles, pour qu’il se suffise à lui-même.

Benjamin BOHIN.
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