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Anglais à notre armagnac, nous serions mal placés à table. Enfin, si plus tard une flotte arrivait à Bordeaux et une autre à Cette, alors gare aux libres échangistes de la Gironde et de l’Hérault, car ce serait pour le coup que leurs grands chevaux de bataille seraient anglaisés.

Les balles de coton s’échangeront encore longtemps, parce qu’il n’y a pas de déchet ; on fera bien sur les lieux de production des tissus et toujours il restera les questions de qualité, de goûts et de mélanges. Mais pour les métaux, comme pour les sabots, il y a trop de déchet, il les faut fair sur place et autant que possible les y user. En somme, l’échange des balles de plomb, c’est-à-dire la guerre, arrête le libre échange pour encore longtemps. Les congrès arbitraux seront des tribunaux en wagon. parcourant l’univers à la solde des contribuables qui, pour ne pas payer les frais de guerres ne la feront plus, à moins qu’on ne retourne le proverbe et qu’on dise : « La mort à bon marché » au lieu de la vie à bon marché. N’oublions pas que la Chine ouverte nous obligera à vivre de peu par la concurrence qu’ils nous feront chez eux et partout en se répandant par tout l’univers, comme à San Francisco et à Panama.

Benjamin BOHIN.
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