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la justice tenant le niveau de l’égalité, et qui elle-même serait enlacée par celle de l’amitié comme preuve nécessaire de la faire régner sur la terre, car la fédération aurait tracé sur un côté de son drapeau : paix, travail, économie, et de l’autre côté progrès, famille et liberté.

La guerre étant chassée de la terre, n’aura plus son empire que sur les animaux, et le fond des mers sera son domaine ; hélas ! combien de sueurs, de sang et d’or a-t-elle coûté aux humains ? Si la France l’avait seulement vue mourir depuis cent ans cette guerre infâme et cruelle, combien de richesses seraient acquises au travail, à la famille ? Espérons qu’on continuera de faire la chasse à la guerre par la science, la liberté commerciale et le suffrage universel. Enfin, en attendant sa mort par la fraternité des armées civilisatrices, disons et faisons dire aux autres nations : « Guerre à la guerre par son perfectionnement », mais si obligatoirement chaque sénateur et chaque député faisaient partie des cadres de l’armée dans toutes les nations, on aurait bientôt fini les alliances guerrières et aboli le droit des neutres qui permet à la galerie de voir tuer par la force le droit d’une nation. Espérons qu’on fera des rails avec le fer des cuirassés et des plumes avec les sables.

Benjamin BOHIN.
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