Qui les avait choyés et les avait vus naître,
En les rendant, souvent, plus heureux que le maître,
En Graduel-Échange et les menant chez eux,
Leur dira travailleurs, frères, restez heureux.
Mais voyez no haillons, nous sommes en chômage,
Les Anglais feront tout, nous n’aurons plus d’ouvrage,
Et puis, chaque machine, égale tant de bras
Qu’en d’autres pays neufs nous dirigeons nos pas.
Restez-là mes enfants, moi : Graduel-Échange
Je suis médiateur, partout il faut qu’on mange,
Que l’homme puisse au moins, se nourrir à sa faim
S’il travaille, et s’il suit toujours le droit chemin.
Il s’agit du travail, direz-vous c’est facile
On sait qui gagne ou perd, quand l’un fond, l’autre file
J’aurais voulu pouvoir vous parler un peu mieux
Mais, je n’ai pas pour moi, le langage des dieux,
Simplement c’est rimé, mais dans ma poésie
Si la règle n’est pas tout à fait bien suivie,
Vous vous direz que c’est l’effet d’un rimailleur,
Dont les lunettes ont placé la rime ailleur.
Enfin je voudrais voir le bonheur et l’aisance,
Régner sur tous les points de notre belle France,
L’Amie des nations d’Europe et d’Amérique
Où l’idée, le progrès, guide sa République.
Page:Bohin - Syllabaire moderne universel, 1898.pdf/54
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Benjamin BOHIN.