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Les perfides desseins et le talens d'un traître ?

Devant sur tout choisir, c'est le plus vertueux [1335]

Qui mérite le plus de gouverner les Cieux.

Or, entre nous, Jésus par sa sage morale,

Ses grandes qualités, cette vertu loyale

Qui dirigeait ses pas, s'il fut un imposteur

Il était un grand homme : il n'est point de docteur [1340]

Qui dans Jérusalem ait prêché plus d'exemple,

Aux places, dans les champs, la cabane, ou le Temple ;

Non, jamais l'intérêt et l'ostentation

Ne le portèrent point à la Religion ;

Il était pauvre et humble, et modeste et vrai sage ; [1345]

De vous autres Docteurs il abhorrait l'usage ;

Ce qu'il aimait le plus, il l'enseignait aussi,

Jamais, jamais en faute on le surpris ici.

Et pour lui pardonner, en vain ma voix plaintive

Implora de vos Juifs la fureur trop active ; [1350]

Vous avez tous pensé qu'en le faisant mourir,

Vous pourriez étouffer jusqu'à son souvenir :

Le Ciel vous en punit, ses vertus et sa gloire

Survivront dans nos coeurs au temple de mémoire :

Entendez-vous ce peuple et des cris et ces chants ? [1355]

Tout de leur allégresse annonce les accents.


Scène VIII

. Peuple, Disciples, et suite de Jésus

L'un d'eux

Il est ressuscité ce vrai Dieu, ce Prophète,

Qui de nos vœux à tous fut toujours l'interprête ;

Il a donc triomphé des prêtres, des docteurs,

Qui l'avaient outragé de propos imposteurs. [1360]

Ce dieu toujours clément pardonne à leur furie,

De son affreuse mort l'hideuse barbarie :

Loin d'aigrir dans son âme un sentiment vengeur,

Il vient pour nous prouver qu'un Dieu, qu'un vrai sauveur

Nous devait un exemple, il le donne à nos prêtres, [1365]

À tous nos faux docteurs qui s'érigent en maîtres.

Vainqueur, glorieux il règne dans le Ciel,

Couronné sur un trône auprès de l'Éternel.