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Caïphe

Vous allez comparer notre sainte écriture

À ces faits inventés de la folle aventure,

Dans ces vils suborneurs boursouflent le récit. [1275]

Qu'avons-nous de commun avec un Anté-Christ ?

Avons-nous fabriqué des histoires pareilles ?

Pilate

Votre religion de semblable merveilles

Partout est un tissu ; le seul attouchement

Du prophète Elisée eut tel enchantement; [1280]

Un mort ressuscita ; depuis notre naissance.

Ah ! Pour notre malheur, tout n'est qu'extravagance.

Depuis Adam, Noé ; depuis Eléazar,

Tout n'est qu'enchatement de l'une et l'autre part ;

Ici, c'est Noé le merveilleux déluge, [1285]

Et lus loisn c'est Moïse qui, grand prophète et juge,

Dicte de décalogue, en un nuage épais,

Sur le mont Sinaï, dont il fait un Palais

Éclatant de lumière et de feux et de foudre,

Paraissant menaceer de mettre tout en poudre. [1290]

Et là, c'est Daniel dans la fosse aux lions...

Où de snages aux Cieux, différents escadrons,

Fixant les éléments, les changeant de nature,

Pratiquant sur les eaux la route la plus sûre,

Otant la force au feu, arrêtant le soleil ; [1295]

Sans cesse nous montrant quelqu'accident pareil.

Et sur ces faits pourtant croyants opiniâtres,

Les autres vous traitez de païens, d'idolâtres.

Mais la mythologie et ses religions,

Comme la vôtre folle en leurs opinions, [1300]

Dénaturent les Cieux et chacun se croit sage ;

Mais c'est Dieu qui l'est seul, le sera dans tout âge.