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assion.

L'un paraît animé par l'honneur et la gloire ;

L'autre ourdit en secret la trame la plus noire.

Grand Dieu ! Si, d'un mortel écoutant les raisons, [595]

Tu me permets ici quelques réflexions,

J'oserai définir ton éternelle essence ,

Et même combiner ta divine existence.

A tes oeuvres, sans doute, on reconnaît un Dieu ;

De vouloir te cacher qui pût te donner lieu ? [600]

On ne voit parmi nous aucune architecture,

De tes moindres sujets égaler la nature ;

Mais, enfin, un héros, dont j'aperçois les faits,

N'es-t-il plus un grand homme alors qu'on voit ses traits ?

Puisque ta volonté nous fait rois de la terre, [605]

À tes enfants chéris dois-tu celer un Père?

Crains-tu que ta présence ils ne puissent point voir ?

Mais de la contempler donne leur le pouvoir;

Désignant ton ouvrage, achevant tes miracles,

Pour te montrer à nous écarte les obstacles ; [610]

Dis seulement un mot, et d'un oeil paternel,

Honore l'Univers dans un jour solennel.

Que ne vint-il ce jour ? hélas! que ta présence

Eût épargné de sang ! L'erreur en ton absence

Se plut à nous aigrir ; pour toi l'absurdité [615]

A commis tant d'abus; par-tout la cruauté

Immola l'innocent, et de tristes victimes

Subirent des destins qui ne sont dûs qu'aux crimes.

Un seul signe de toi, un seul de tes regards,

Nous eût tous préservés de funestes écarts. [620]

Il règne en tes hauts faits, un ordre magnifique ;

Notre félicité est seule hyperbolique ;

Bien souvent en danger, rarement le bonheur