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Plus il faut que sa main soit céleste et divine.

Vois-donc ce firmament, réfléchis, examine ; [570]

Vois cet astre du jour, et ces champs, et ces bois

Les rivières, la mer, tant de divins exploits,

Serait-ce ton ouvrage, ou bien de ton semblable ?

La nature est un mot ; mais cet être admirable

Qui dirige son but, n'est-il pas le vrai Dieu ? [575]

Va , tu le connaîtras quelque jour en ce lieu.

Et quant à ta menace, ainsi que tes injures ,

Je remplis mes destins, et par des routes sûres,

Je pourrais d'un seul mot te perdre et te punir ;

Mais les plus grands décrets il me faut accomplir. [580]

Ton âme vile et basse est loin de les comprendre,

Je ne veux point du tout te gagner ou surprendre,

Et mes voeux et ma gloire ont tous autres motifs,

Qu'il n'est pas encor temps de révéler aux Juifs.

Adieu.


Scène XIII

.

CAÏPHE, seul.

Tu le veux donc, eh bien ! Ô faux Messie ! [585]

En ce jour, dans ces lieux, tu vas perdre la vie !...

Mais j'aperçois Pilate, il protège Jésus,

Et je dois lui cacher des desseins résolus.

SCENE XIV.

PILATE, seul.

Quel embarras cruel ! Deux partis dans la ville

Agitent les esprits ; ma prudence inutile [590]

Veut en vain les calmer, car la Religion

Est le prétexte faux de cette p