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Dira-t-on que les Auteurs refuseront de se trouver avec les Acteurs ? Ils seraient bien petits ! S’il leur restait encore des préjugés, surtout, dans le temps où nous existons.

À cet égard, je suis toujours étonné qu’un corps tel que celui des comédiens, aussi utile aux beaux arts, aussi considérable dans l’État, n’ait pas un seul sujet à l’Assemblée Nationale et à l’Académie.

Par exemple, MM. de Larive et Monvel, ne valent-ils pas ces Cuistres d’Avocats, qui déshonorent ceux dont j’ai parlé ?

L’un serait-il donc si déplacé à l’Assemblée, et l’autre à l’Académie[1] ?

Ô préjugés !…. préjugés ! Et nous nous vantons de n’en avoir plus ! Ah ! Que nous sommes encore éloignés du but que nous prétendons avoir atteint ! Monarque ou Sujet, Général ou Soldat, Auteur ou Danseur, Orateur ou Scribe, avec tous, ce monde est un Théâtre, chacun en est l’Acteur, pour jouer le rôle que le hasard lui a distribué : mais les vertus et les talents, seuls, distinguent le Comédien, tel que soit son genre, sublime ou mince, triste ou gai.

Je suis avec la plus grande considération,

Messieurs,
Votre, etc.
  1. La profession de Comédien était honorable à Syracuse et à Athènes.