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Quand les chants joyeux du festin ont cessé d’étourdir les convives, quel est, dites-moi, celui d’entre eux que doive tourmenter le regret d’entendre sonner l’heure d’adieu ?

Ce ne sera point celui dont la voix épuisée meurt en achevant un dernier refrain et qui ne retrouve plus dans sa main assez de force pour dépouiller son front incliné de sa couronne fanée.

Ce ne sera point celui dont le corps débile et souffrant succombe aux fatigues de la durée, trop longue pour lui, du bruyant banquet ; celui dont le regard triste et mourant se sera promené péniblement sur tous les mets étalés devant lui, sans inviter sa main à les toucher : celui qui d’une voix éteinte aura dit : Que ne puis-je, comme vous, ô mes compagnons, savourer, avec délices, les parfums des vins eni-