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«Un nom ! — Que vaut cela ? — Se flatte-t-il donc, le poète, que l’écho de ses chants et de sa renommée retentira, pour le consoler de ses peines, au fond de sa tombe ? — Pitié ! »

C’est ainsi que vous parlez, vous, dont le cœur n’a plus de fibre qui tressaille à l’impulsion d’une inspiration venue du ciel.

Conquérir un nom ; sillonner en passant sur cette terre une trace qui, dans l’avenir, atteste notre passage, léguer un souvenir aux générations futures, oui, voilà ce qui fait palpiter quelques cœurs, oui, voilà ce qui torture quelques âmes. Et si ces grandes pensées appellent un sourire de pitié sur vos lèvres souillées de boue, tremblez, car ce sourire est un blasphème devant Dieu.

Car, ces grandes pensées qui sans cesse remuent l’âme, la réchauffent, l’exaltent, et se