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Mais cette route n’est qu’une route trompeuse, dites-vous ? Aujourd’hui je le sais comme vous, mais hier je l’ignorais encore.

Hier l’avenir m’appartenait tout entier ; hier je savourais le parfum de la rose sans songer que le froid de la nuit dût la flétrir.

Hier j’écoutais avec délices les sons harmonieux d’une musique lointaine sans savoir que pour celui qui l’entendait de près ce n’était que l’exécution rude d’un orchestre étourdissant.

Hier enfin je rêvais le bonheur et rien ne pouvait me faire entrevoir la destruction prochaine du monde intellectuel où s’égarait ma pensée et qui m’apparaissait si riche d’espérances et d’avenir.