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auprès de moi dont le feuillage inspire la joie à la folâtre jeunesse qui vient danser autour de mon tronc ! oh ! vraiment, il a dû t’en vouloir beaucoup, mon cher, celui t’a ainsi traité.

L’humble pin ne répondit pas à la vaniteuse allocution de l’arbre druidique et celui-ci, à l’exemple des fats, prit le silence de pitié de son voisin pour un aveu qui voulait dire : vous avez raison en tous points.

Mais bientôt le souffle glacial vint agiter et le chêne orgueilleux et le pin modeste. Alors cette verdure si riante, si fraîche, si vantée du premier se colora d’une teinte jaunâtre, sombre, attristante : chaque jour le vent emporta, pour les disperser au loin, une partie de ses feuilles sèches, noires, déchirées. Le pin alors eut son tour et dit avec humilité : Votre verdure est belle et abondante, sans doute ; mais vous la