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Lvm INTRODUCTION.

l’éternité, et Proclus avait dit avant lui que comparer ces deux entités métaphysiques, c’est comparer la blancheur avec la quadrature ; mais de ce qu’on reconnaît que l’éternité n’a rien de commun avec le temps, il ne s’ensuit pas que l’on’comprenne ce que c’est que l’éternité. Dire que l’éternité est un présent éternel, ciest énoncer une proposition dont les terrines s’excluent ; en ettet, le présent Iliélîllll tel qu’î1 la condition de ne pas durer toujours, un présent qui serait éternel serait tout autre chose que ce que nous ap- · pelons le présent. Cette définition ressemble beaucoup à celle que Pascal a donnée du monde : « Une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part. >> D’après l’idée commune, une sphere n’é· tant une sphère qulà la condition d’avoir son centre ii un endroit déterminé, et tous les points de sa surface à égale- distance du centre, on peut dire que la sphere de Pascal est purement imaginaire. Or, s’il en est ainsi, si notre esprit, qui ne peut Former de jugements que d’après les idées qu’il conçoit. ne comprend le présent que comme un moment fiigititde la durée, il lui est impossible d’admettre que Dieu puisse voir dans le présent des événements qui ne se produiront que lorsque le présent [l, €XiSl€t’3 plus.

Mais le raisonnement de Boèce lï1t-il péremptoire, la cause de la liberté de l’homme serait encore loin d’être gagnée ; dès que l’on prétend établir la vérité de ce dogme sur d’autres preuves que le témoignage de la conscience, il tant se résoudre En compter avec toutes les difficultés du problème ; or, il y en a bien