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vine, sinon dans l’unité, qui est fatalement immobile, du moins dans l’intelligence, dans le Noûg, qui est la seconde hypostase de la Trinité de Plotin, que Boèce en convienne ou qu’il le nie, il se trouve irrésistiblement conduit à attribuer aussi la pensée à la matière, et il arrive ainsi jusqu’aux dernières limites du panthéisme.

Peut.-être, en cherchant bien, trouverait-on dans quelques passages obscurs de Platon les premiers rudiments de ce dangereux système. Sans prétendre avec Bayle’qu’il est impossible de démêler dans le chaos des idées de Platon sa véritable pensée touchant la nature de Dieu, il faut bien reconnaître qu’en un si grave sujet l’opinion du fondateur de l’Académie ne paraît pas uniforme et constante ? Toutefois, il faut le dire à sa gloire, les écarts qu’on peut lui reprocher ne llont jamais entraîné bien loin hors du droit chemin, et toujours il s’est hàté d’y rentrer en signalant à ceux qui devaient le suivre les dangers quiil avait courus lui-même. Il était réservé aux Alexandrins de se départir de cette salutaire 1. Pensées divemes, S cvx.

2, ti Il est très-vrai que, dans le Timëe, le cîvwtoupybç produit l’âme du monde ; il est très-vrai que ce monde ainsi animé est appelé un Dieu, OETOC dé mîiç ô’vt0< ; âai Ão-gt¤·p.o ; Gaoîi rcspi rdv mars ëcéusvov ûedv ; mais cette âme n’est pas l’âme de Dieu, parce que, dans le système de Platon, le monde est en dehors de Dieu ; parce ue dans cette âme du monde Dieu ilace une intelli euce— iarce (I 1 y [ g 7 I

qu’enfin cette qualification de Dieu que Platon donne au monde, il la donne également aux idées, aux astres, aux dieux de la mythologie, et quelquefois même à l’homme. » (J, Simon, Hiszoired l’ëcol€ d’A/cxarzrlrie.)

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