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mouvement, et conséquemment de volonté et de pensée, tel est le Dieu idéal à la conception duquel avaient abouti, après tant de laborieux efforts, les spéculations de la nouvelle Académie. C’est cette doctrine chimérique de l’unité absolue, du Tà Év àwloüv, commeliappelle Plotin, que Boèce a répandue partout dans son livre, sans s’apercevoir qu’un Dieu simplifié au point de ne plus être qu’une pure abstraction de liesprit, n’a rien de commun ax ce l’Étre actif, intelligent et libre qu’il nous avait montré d’abord comme le souverain organisateur du monde ’. En effet, si Dieu est, non pas le représentant de l’idée d’unité, mais l’unité elle-même, il suit que le monde, qui nécessairement est compris dans l’nnité, est nécessairement aussi compris en Dieu, et qu’en organisant le monde, Dieu n’a fait que s’organiser lui-même. Si étrange que puisse paraitre une semblable théorie, elle n’en exprime pas moins au fond la pensée de Boèce. Comment Dieu, en effet, procède-t-il, selon lui, ai l’organisation de l’univers ? Il divise la matière en parties, et vivitie chacune d’elles par l’infusion d’une ame qu’il tire de sa propre substance. Ainsi donc, non-seulement les animaux et les végétaux, mais la matière brute elle-même, celle qui constitue les astres, par exemple, est pénétrée, animée par des émanations de la substance divine ; or, la pensée étant un des attributs de la substance di-1. Conso]., pp. 31, M, Q3 et pmsi/11.

f2. Co/zsol., pp. 161-163.