Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/44

Cette page n’a pas encore été corrigée

W L TNTRODL C’I’lO\.

son oncle Théodat, un barbare t’rotté d’hellénisme, plus pédaut que savant, fourbe et bassement cruel, hat des Romains pour son avarice, méprisé des Goths pour sa lâcheté. Ces périls de l’avenir se compliquaient encore de tous les embarras du présent et semblaient plus menaçants à mesure qu’une rupture devenait plus imminente entre le royaume dlItalie et la cour de Constantinople. On croyait savoir qu’en persécutant les ariens l’empereur Justin avait surtout en vue de provoquer les Goths, et que son neveu Justinien, dont la turbulente ambition nlétait un mystère pour personne, n’attendait qulune occasion Favorable pour faire la paix avec Chosroès, et pour lancer sur Rome les armées de l’Orient et Bélisaire. Dans de telles conjonctures, il n’est nullement invraisemblable que les chefs du Sénat romain, et parmi eux Boèce, aientcherelié à s’entendre avec l’empereur Justin, le véritable représentant, à leurs yeux, de la nationalité romaine. C’est en cela sans doute que consistait le crime de lèse-ma iesté que le roi imputait aux consulaires Paulinus et Albinus ’, et qu’il voulut étendre au Sénat tout entier” ; crime dont Boèce lui-même était coupable, ou dont il devint complice, en osant détendre le Sénat avec un courage dont cette indigne assemblée ne lui tint pas compte, car, pour se soustraire au danger, elle sacrifia làcliement son défenseur.

1. Cnmnl., p. 27.

9. lb/r/.