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NOTES DU LIVRE I.

ses cicatrices, et, percé de traits, mourant, il aimera le général pour qui il tombe. Il aura dans le cœur cet antique précepte : Suis Dieu.

(Sénèque, De la Vie heureuse.)


Note 33. Page 29.

…d’être semblable à Dieu.

Ἀλλ’ οὔτ’ ἀπολέσθαι τὰ κακὰ δυνατὸν, ὦ Θεόδωρε· ὑπεναντίον γάρ τι τῷ ἀγαθῷ ἀεὶ εἶναι ἀνάγκη· οὔτ’ ἐν θεοῖς αὐτὰ ἱδρύσθαι, τὴν δὲ θνητὴν φύσιν καὶ τόνδε τὸν τόπον περιπολεῖ ἐξ ἀνάγκης. Διὸ καὶ πειρᾶσθαι χρὴ ἐνθένδ’ ἐκεῖσε φεύγειν ὅτι τάχιστα. Φυγὴ δ’ ὁμοίωσις θεῷ κατὰ τὸ δυνατόν· ὁμοίωσις δὲ δίκαιον καὶ ὅσιον μετὰ φρονήσεως γενέσθαι.

Mais il n’est pas possible, Théodore, que le mal soit détruit, parce qu’il faut toujours qu’il y ait quelque chose de contraire au bien ; on ne peut pas non plus le placer parmi les dieux : c’est donc une nécessité qu’il circule sur cette terre, et autour de notre nature mortelle. C’est pourquoi nous devons tâcher de fuir au plus vite de ce séjour à l’autre. Or, cette fuite, c’est la ressemblance avec Dieu, autant qu’il dépend de nous, et on ressemble à Dieu par la justice, la sainteté et la sagesse. »

(Platon, Théétète, trad. de V. Cousin.)

Cette idée, que l’on retrouve dans plusieurs autres ouvrages de Platon, et notamment dans le Timée, a été très-heureusement résumée par M. V. Cousin dans la définition suivante :

« La loi morale est le rapport de l’homme à Dieu ; la vertu est l’effort de l’humanité pour atteindre à la ressemblance avec son auteur, ὁμοίωσις θεῷ. »

(Cours de phil. mod., viie leçon.)

Mais Boèce va plus loin. Dans d’autres passages (liv. III, ch. XIX, p. 169 ; ch. xxiii, p. 193 ; liv. IV, ch. v, p. 223), il pose en principe que le propre de la vertu n’est pas seulement de rendre les hommes semblables à Dieu, mais de les transformer en autant de dieux, transformation qui, selon lui, se concilie très-bien avec le dogme de l’unité de Dieu, moyennant la distinction qu’il établit entre le Dieu par essence et les dieux par participation. Cette participation à la nature divine avait, à la vérité, été accordée par Platon aux génies intermédiaires entre Dieu et l’humanité, mais le chef de l’Académie n’avait pas étendu le même privilége à l’homme. Proclus, qui exagère volontiers Platon, s’était arrêté à la même limite, et il est singulier que Boèce qui, à beaucoup d’égards, est plus réservé que les Alexandrins, les ait dépassés cette fois, et sur un point assez hasardeux.


Note 34. Page 29.

Le nom sans tache de mon beau-père Symmaque…

Boèce décerne à Symmaque l’épithète de sanctus. Les interprètes, tou-