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NOTES DU LIVRE I.

Or, le plus grand châtiment pour l’homme de bien, s’il refuse de gouverner les autres, c’est d’être gouverné par un plus méchant que soi : c’est cette crainte qui oblige les honnêtes gens à entrer dans les affaires, non pour leur intérêt, ni pour leur plaisir, mais parce qu’ils y sont forcés, et parce qu’ils ne voient personne qui soit autant ou plus digne de gouverner qu’eux-mêmes. »

(Platon, Républ., liv. I, trad. de V. Cousin).



Note 18. Page 21.

Conigaste. On ne sait pas au juste quelle charge ce personnage remplissait à la cour de Théodoric. Il y occupait certainement un poste élevé, car Athalaric, dans une lettre que nous a conservée Cassiodore, lui donne le titre de Vir illustris.


Note 19. Page 21.

Triguilla. L’histoire ne s’est pas plus occupée de ce personnage que du précédent. Grégoire de Tours, pourtant, le nomme une fois en passant, et prétend qu’il était l’amant d’Amalasonthe, fille de Théodoric, et régente du royaume après la mort de ce prince. Il faut se défier de cette allégation, car Grégoire de Tours est particulièrement suspect lorsqu’il touche aux affaires des Goths. N’a-t-il pas encore accusé Amalasonthe d’avoir empoisonné sa mère pour venger son amant, lorsqu’il est avéré que cette épouse de Théodoric était, à l’époque indiquée par l’historien, décédée depuis plus de vingt ans ? Dans tout ce chapitre, du reste, Grégoire de Tours laisse percer une haine aveugle contre les Ariens, car il s’écrie en finissant : « Quid contra miseri hæretici respondebunt ? » « Que répondront à cela ces misérables hérétiques ? » (Hist. des Francs, liv. III, chap. xxxi.)


Note 20. Page 23.

Dans une aimée d’affreuse disette… un édit de coemption avait été rendu…

La coemption était d’ordinaire une mesure fiscale au moyen de laquelle l’administration s’emparaît, à un prix fixé par elle-même, des approvisionnements nécessaires à l’entretien de l’armée. Quelquefois, cependant, on recourait à cette mesure en vue d’un intérêt purement commercial, et afin de combler le vide des caisses de l’État. Dans ce cas, l’administration faisait revendre, toujours au prix qu’elle fixait elle-même, les denrées qu’elle avait accaparées par ce procédé tyrannique. C’était le monopole de l’État dans toute sa rigueur.