manuscrit cité par Obbarius porte susvertit. En écrivant subvertit, on obtiendrait un sens un peu cherché, mais possible. Dans ce cas, Boèce aurait voulu dire que quelques-uns des faux philosophes dont il parle, victimes de leurs prétentions à la sagesse, avaient été traités par le vulgaire ignorant comme Socrate l’avait été par l’Aréopage. Néanmoins, cette interprétation ne s’appuyant sur aucun fait, et aucun texte autorisé ne la rendant obligatoire, nous avons préféré un sens aussi arbitraire peut-être, mais plus rationnel, nous conformant en cela au sage précepte de Varron :
« In scriptis, quod verum est, ex proximo sumendum, quum id et non explicant. »
« Quand un texte manque de clarté, il faut adopter le sens le plus vraisemblable. »
Anaxagore, philosophe de l’école Ionienne, né à Clazomène, enseigna à Athènes, où il eut pour disciples Périclès, Euripide et peut-être Socrate. Accusé d’impiété, il fut condamné à mort, mais sa peine fut commuée en un exil perpétuel. Il mourut à Lampsaque, en 428 avant Jésus-Christ.
Zénon d’Élée, selon la tradition la plus accréditée, fut cruellement mis à mort par le tyran Néarque, pour avoir tenté de rendre la liberté à sa patrie. Les biographes ne sont pas d’accord sur le genre de supplice qui lui fut infligé. On a quelquefois confondu l’histoire de sa vie avec celle d’Anaxarque, qui périt aussi de mort violente, par l’ordre de Nicocréon, tyran de l’île de Chypre.
Canius (Julius}, philosophe stoïcien, condamné par Caligula, marcha à la mort avec une admirable sérénité. Sénèque a raconté ses derniers moments. (De la tranquillité de l’âme, ch. xiv.)
Soranus (Baréas), philosophe stoïcien, condamné à mort, ainsi que Pœtus Thrasea, lorsque Néron, dit Tacite, conçut le dessein d’exterminer la vertu. (Annales, livre XVI, ch. xxi.)
Ton âme alors bravera la tempête,
Les vents, la foudre éclatant sur le faîte
Des tours de marbre et des palais croulants.