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NOTES DU LIVRE I.

ταχέαντες καὶ ἐρίῳ στέψαντες, αὐτοὶ δ’ ἂν τῷ αὐστηροτέρῳ καὶ ἀηδεστέρῳ ποιητῇ χρῴμεθα καὶ μυθολόγῳ ὠφελίας ἕνεκα, ὃς ἡμῖν τὴν τοῦ ἐπιεικοῦς λέξιν μιμοῖτο καὶ τὰ λεγόμενα λέγοι ἐν ἐκείνοις τοῖς τύποις, οἷς κατ’ ἀρχὰς ἐνομοθετησάμεθα, ὅτε τοὺς στρατιώτας ἐπεχειροῦμεν παιδεύειν.

« Si jamais un homme habile dans l’art de prendre divers rôles et de se prêter à toutes sortes d’imitation, venait dans notre État et voulait nous faire entendre ses poèmes, nous lui rendrions hommage comme à un être sacré, merveilleux, plein de charmes, mais lui dirions qu’il n’y a pas d’homme comme lui dans notre État, et qu’il ne peut y en avoir ; et nous le congédierions après avoir répandu des parfums sur sa tête et l’avoir couronné de bandelettes, et nous nous contenterions d’un poète et d’un faiseur de fables plus austère et moins agréable, mais plus utile, dont le ton imiterait le langage de la vertu, et qui se conformerait, dans sa manière de dire, aux règles que nous aurions établies en nous chargeant de l’éducation des guerriers. »

(Républ., liv. III, trad. de V. Cousin.)

La traduction des œuvres de Platon par M. Victor Cousin, indépendamment de sa valeur comme interprétation, a tous les mérites d’un chef-d’œuvre original. Il faut désespérer de rendre le prince des philosophes aussi exactement et en aussi beau style. Aussi avons-nous pris le parti de faire à M. V. Cousin autant d’emprunts que nous en avons fait à Platon lui-même.


Note 7. Page 15.

Plus tard, la séquelle d’Épicure, celle du Portique, une foule d’autres encore, se disputèrent à l’envi son héritage.

Boèce n’a rien emprunté à la philosophie d’Épicure ; le mépris avec lequel il parle des enfants perdus de cette école, vulgus, n’a donc rien qui doive surprendre. Il n’en est pas de même en ce qui touche l’enseignement de Zénon. Boèce, dans le cours de ce traité, s’est inspiré plus d’une fois des principes austères du stoïcisme ; aussi, n’est-ce probablement pas la morale de cette secte qu’il incrimine ici, mais sa psychologie, qui faisait dériver toutes nos connaissances d’une source unique : la sensation. Le chap. viii du livre V est consacré tout entier à la réfutation de cette doctrine exclusive qui devait, en effet, choquer notre auteur, fervent disciple de Platon.


Note 8. Page 15.

C’est ainsi que plusieurs d’entre eux furent transformés en sages par la sottise d’une multitude profane.

Ce passage est si obscur dans l’original, qu’on doit y supposer quelque altération du texte. En effet, quelques commentateurs pensent que le mot pervertit, qui fait toute la difficulté, est une leçon vicieuse. Un