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XXXV
INTRODUCTION.

tant que la vérité, sans toutefois l’expliquer. A cette époque, nous l’avons vu, qui disait philosophe, disait paîen; or, au sentiment des chrétiens, tout paîen était nécessairement voué au culte des puissances in- fernales. Les divinités du paganisme, en effet, étaient, aux yeux des docteurs de l’Église, des êtres bien réels et bien vivants· seulement ce n’était as l’Olympe comme l’assuraient les poètes, mais l’enfer qui était leur séjour; Jupiter, Mars, Vénus, tous les dieux aux— quels le polythéisme avait élevé des autels, étaient des anges déchus, et subordonnés à Satan‘. Professer le _ polythéisme, c’était donc professer le culte des dé- mons, et le culte des démons ne pouvant être pur et désintéressé comme celui dont le vrai Dieu est llob- jet, les malheureux qui s`y adonnaient, exigeaient en retour du sacrifice de leur salut éternel les biens etla puissance de la terre. Voilà ce qu`on entendait au loud ar le crime de maeie et ce u'on reprochait à Boèce lorsqu’on Faccusait, clest lui qui parle, d’a· voir, pour se procurer les honneurs de la terre, fait

'l . « Ptenuantse immundos spiritus csse, quod ex pabulis corum, « sanguine et fumo, et putidis rogis pecorum, et impuratissimis lin- « guis ipsorum vatum intelligi debuit! Renuant ob malitiam pme- « damnatos se in eumdem jndicii diem, cum omnibus cultoribus « et operatoribus suis! ai « Qu`ils osent nier qu’ils soient des esprits immondes! Les mets dont ils se re aissent la fumée, le san des animaux la manteur P > É n v l des chairs brûlées sur leurs autels témoignent contre eux, aussi bien que Vimpur langage des poètes qui les chantent. Qu’ils nient qu’à cause de leurs malélices ils soient déjà condamnés pour le jour du jugement, eux et tous leurs adorateurs et tous leurs ministres! >> (TERTULL., Apolog., c. xxm,)