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xxxxv INTRODUCTION.

condamnation avait fait assez de bruit dans le monde pour que Boèce ne pût l’ignorer, et l’auteur de la Consolatiwz se serait bien gardé de le suivre dans une voie aussi périlleuse, pour peu qu’il eût pu craindre les foudres de l’Église. Un païen seul pouvait les braver sans risque : la preuve que Boèce n’était pas cbrétien, c’est qu’il ne fut pas excommuuié. On peut donc Yaffirmer, Boèce n’était pas chrétien, et si la pieuse ignorance de quelques légendaires a sur ce point égaré la postérité, du moins, ses contemporains ne s’y étaient pas trompés ; ils ne doutaient pas qu’il ne fût paien, et lui-même ayant pris soin de nous apprendre, il le faut bien croire. Que signifie, en effet, cette accusation de magie qui lui fut intentée en plein sénat par Gaudentius et Opilion ses délateurs ’ ? Comment eût-on osé charger d’un pareil crime un chrétien aussi illustre, dit-on, par sa piété - A que par ses talents, un apologiste ardent et infatigable de la vraie religion ? Si quelqu’un l’eût osé, le ridicule d’une telle accusation n’eût pas manqué de tourner bientôt à la confusion de accusateur ; il ne paraît pas pourtant que cette absurde imputation ait été écartée avec mépris, et Boèce nous dit lui-mêine que ses juges y ajoutèrent foi. Une seule preuve avait suffi : il était philosophe. Ainsi, de l’aveu même de Boèce, tout philosophe était, et, w-z’orz’, atteint et conà vaincu de magie. On serait tenté d’accuser notre auteur d’exagération, sinon de mensonge ; il ne dit pour-1. Consol., p.29.