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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. V. 281 qui a produit ce hasard. En effet, si le cultivateur n’avait pas creusé le sol, si l’enfouisseur n’avait pas déposé son argent en cet endroit, le trésor n’aurait pas été trouvé. Si cette fructueuse découverte est fortuite, c’est parce qu’elle s’est opérée en vertu de causes qui se sont rencontrées et combinées d’une certaine façon, et non pas par la volonté de celui qui l’a faite. Car ni celui qui a — enfoui son argent, ni celui qui a remué son champ, n’a eu en vue la découverte du trésor ; seulement, comme je l’ai dit, il est arrivé que l’un a creusé là où Vautre avait I enfoui ; ce n’est qu’un concours de circonstances. Un hasard peut donc se définir un événement qu’on n’a pas prévu, déterminé par un concours de causes étrangères à l’objet qu’on se propose. Or, cette combinaison de causes qui se rencontrent, c’est l’effet de cet ordre qui se déroule dans un enchaînement nécessaire, et, prenant sa source dans la Providence, assigne à chaque chose sa place et son moment.

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’ Sur ces monts escarpés où, terrible en sa fuite, Le Parthe à son vainqueur trop prompt à la poursuite Lance ses furtifs javelots,

Deux fleuves fraternels, nés de la même source ’, Par des chemins divers bientôt prennent leur course Et, jaloux, séparent leurs flots.

Plus loin, dans un seul lit ils s’unissent encore, ’ Et tout ce qu’ils roulaient sur leur vague sonore, Comme eux se mêle et se confond :