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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. IV. 271 plus qu’un brave ne doit murmurer lorsque retentit le signal du combat. En effet, le péril même de la lutte est l’occasion, pour l’un, d’acquérir de la gloire, pour l’autre, de s’affermir dans la sagesse. La vertu même ne doit son nom quià la vigueur avec laquelle elle résiste aux assauts de l’adversité ”. Vous tous, en effet, qui êtes en marche vers la vertu, ce nlest pas à Vabondance des richesses ou à la corruption des plaisirs que vous allez ; c’est une plus rude guerre que vous faites à l’une et à l’autre fortune ; ne vous laissez ni abattre par la mauvaise, ni amollir par la bonne ; tenez-vous fermes et inébranlables entre les deux 28. En deçà ou au delà de ce point intermédiaire, on trouve une félicité méprisable, non pas la récompense d’un vertueux effort. En un mot, il dépend de vous de vous faire la fortune que vous voudrez. En effet, quand la mauvaise fortune, comme vous Vappelez, n’exerce ou ne corrige pas, elle punit.

XIV

At1·ide, après dix ans de guerre

Sur les bords Phrygiens,

Vengea la honte de son frère

Par la ruine des Troyens.

Mais pour ouvrir les mers aux flottes de la Grèce, Pour réveiller les vents silencieux, Il avait dû, prêtre pieux,

Mais père sans tendresse,

De sa fille égorgée offrir le sang aux dieux. Des compagnons de sa détresse