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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. IV. 267 Des globes qu’il lance, il règle la course, Prévient leurs écarts, les tient sous sa loi. Qu’en ligne directe un moment s’allonge L’orbite arrondi que suivent les corps, Le monde aussitôt, effroyable songe, Croulera dissous, sans nerfs, sans ressorts. Ce pacte d’amour, cette sympathie Est de l’univers le nœud, le lien ; Le tout ne fait qu’un, et chaque partie Se rattache à Dieu, source de tout bien. On verrait bientôt périr toute chose, Et la nuit sans fin succéder au jour Si l’Étre créé, vers l’unique cause Ne remontait pas guidé par l’amour. XIII

Vois-tu maintenant la conséquence de tout ce que j’ai dit ? — Quelle conséquence ? demandai-je. — Que toute fortune est également bonne, répondit-elle.-Et comment cela peut-il être ? m’écriai-je. — Remarque, reprit-elle, que la fortune, soit favorable, soit contraire, a pour objet, tantôt de récompenser ou d’éprouver les bons, tantôt de punir ou de corriger les méchants : dans tous les cas, elle est bonne, puisqu’elle est évidemment ou juste ou utile. - Cela n’est que trop vrai, répondis-je, et si je songe à la Providence et au Destin tels que tu viens de me les représenter, ton