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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. IV. 259 ne souffre même pas que son corps soit éprouvé par la maladie ; car, ainsi que l’a dit un sage encore plus auto-PISG que moi :

De l’homme aimé des dieux le corps est plein de force 2*. Souvent encore il arrive que la direction des affaires publiques est confiée aux gens de bien, afin qu’ils puissent mettre un frein aux excès des méchants. A quelques- · uns la Providence, selon la trempe de leur âme, envoie un mélange de biens et de maux ; elle aiguillonne ceux-ci de peur qulun bonheur trop prolongé ne les corrompe ; elle permet que ceux-là soient plus rudement frappés, afin que leurs vertus s’affermissent par la pratique et l’habitude d’e la patience. Ceux-ci craignent plus que de raison des maux qu’ils peuvent supporter ; ceux-là méprisent témérairement des peines qui excèdent leurs forces ; c’est pour amener les uns et les autres à se mieux connaître que Dieu les afflige. Il en est qui se sont fait un nom respecté dans le monde au prix €l’une mort glorieuse ; d’autres, inébranlables au milieu des supplices, ont prouvé au reste des hommes que la vertu est invincible au malheur. Or, que toutes ces vicissitudes soient le résultat d’un ordre parfaitement réglé, et qu’elles tournent à Yavantage de ceux mêmes qui en sont llobjet, il n’est pas permis dlen douter. C’est en vertu des mêmes causes que tantôt le bien, tantôt le mal, arrive aux méchans. Pour ce qui est de leurs maux, personne n’en est surpris, parce que tout le monde s’accorde à penser qu’ils les méritent. De plus, leur châtiment à ce double avantage de détourner les autres du crime et de les corriger eux-mêmes. A llégard de leur félicité, elle est pour les gens de bien une leçon assez éloquente ; elle leur apprend ce qu’ils doivent penser de la Fortune, qui se fait si souvent la complaisante des