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clétien et de Galère ? ne connaît-il aucune des glorieuses victimes de Yamphithéâtre ? Ces pieuses et sereines figures, il Faut qu’il les ignore ou qu’il les dédaigne, car ses héros à lui, c’est Socrate, c’est Anaxarque, c’est Soranus, martyrs, il est vrai, du patriotisme et de la philosophie, mais non de la Foi chrétienne. Boèce lui-même va mourir : de son temps, comme aujourd’hui, les chrétiens se préparaient à la mort par la méditation de l’Évangile ; lui, c’est Platon qu’il étudie, c’est le P/zeialon qu’il commente. Je vois bien là Caton : je cherche saint Cyprien. Mais Boèce, pourrait-on dire, n’était pas seulement chrétien ; il était aussi philosophe. Or, la philosophie a la prétention de résoudre aussi bien, et dans le, même sens que le christianisme, les redoutables problèmes qui de tout temps ont préoccupé l’homme ; seulement, au lieu d’accepter la vérité toute faite des mains de l’autorité et de la tradition, elle entend se la procurer elle-même par le libre exercice de la raison. Boèce pouvait choisir entre les deux systèmes ; mais, son choix Fait, il devait, sous peine d’inconséquence, maintenir une séparation sévère entre la méthode théologique et la méthode purement rationnelle ; en se déterminant, comme il l’a fait, pour la méthode rationnelle, il a usé d’un droit incontestable, que des écrivains très-orthodoxes, des docteurs même de l’Église, n’ont pas hésité a reconnaître et même ai pratiquer après lui.

Ãprès lui, si l’on veut, mais longtemps après lui, car au quinzième et au seizième siècle, cette distinc-