Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/279

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. Ill. 193 · XXIV Heureux qui du bien suprême Peut dans le sein de Dieu même Voir les splendides clartés, Et s’affranchir des entraves Où languissent les esclaves Des terrestres voluptés Le jour qu’ilïurydice expire, Orphée arrache à sa lyre De mélodieux sanglots ; Les forêts suivent sa trace, Et des fleuves de la Thrace Ses chants arrêtent les flots. Le cerf’, du lion sauvage Àffronte le voisinage, Et le fièvre rassuré Voit le molosse farouche Qui, dompté, rampe et se couche Aux pieds du chantre inspiré. Le poëte chante encore ; Mais sa douleur le dévore, Et les merveilleux accents Dont le charme salutaire Donne la paix à la terre, Ne peuvent calmer ses sens.