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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV· III. 193 mettre la confusion dans une série de raisonnements admirable et d’une divine simplicité ? Tout à llheure, en effet, prenant la béatitude pour point de départ, tu l’assimilais au souverain bien et tu la faisais résider dans le Dieu suprême ; puis, tu affirmais que Dieu est le souverain bien et la parfaite béatitude, et tu me gratifiais enfin de cette conclusion, qu’on ne peut devenir heureux sans devenir Dieu. Ensuite, tu as ajouté que la substance du bien est aussi celle de Dieu et de la béatitude, et tu as dit que cela seul est le bien qui est couvoité par toute la nature ; tu as soutenu encore que Dieu dirige le monde pa1· le gouvernail de sa bonté, que tous les êtres lui obéissent volontairement, et que le ma] n’existe pas naturellement ; et toutes ces propositions, tu ne les as pas puisées en dehors de ton sujet, mais tu les as développées successivement en les prouvant les unes par les autres au moyen d’une série de démonstrations tirées de leur propre fonds et pour ainsi dire domestiques. n Elle alors : et Je ne me suis nullement jouée de toi ; avec l’aide de Dieu que jlai invoqué en commençant, je suis venue àbout de la plus noble entreprise. C’est, en effêt, une des propriétés de la substance divine, qu’elle ne sort pas dlelle-même et qu’elle n’y admet rien d’étranger ; mais, selon la comparaison de Parménide, Figurant de tout point une sphère parfaite 8*, elle fait rouler le globe de ce mobile univers tout en restant elle-même immobile. Que si j’ai pris ll]CS arguments, non pas en dehors, mais dans le cœur même de la question, tu 11’as pas lieu de t’eu étonner, puisque tu sais, sur la foi de Platon, que nos discours doivent avoir une certaine parenté avec les sujets que nous traitons”2. » 13