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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUIÉ, LIV. III. 185 XXII Si, pour la vérité d’un saint amour épris, Tu redoutes l’erreur, qui trouble les esprits Et les écarte de la voie, Des yeux de l’âme en toi concentre les rayons ; Que vingt fois ta pensée en lumineux sillons Sur elle-même se reploie. Apprends à ton esprit que tous ces vains trésors Qu’au prix de tant de soins tu poursuis au dehors, Lui seul les possède en lui-même ; Et ton esprit, brillant d’un éclat sans pareil, Fera pâlir les feux qui forment du soleil Le resplendissant diadème. Complice de l’oubli, le corps, grossier fardeau, Peut obscurcir, non pas éteindre le flambeau Dont le feu couve au fond de l’âme 27 ; La Vérité survit, germe obscur, ignoré : Elle sait, elle veille, et son souffle sacré Sous la cendre excite la flamme. Tinterroge un enfant : son savoir me confond Z’. Où donc a-t-il appris tout ce qu’il me répond ? Platon l’a dit : — faut-il le croire ?-Tout ce que l’homme songe, un jour il le songea ; Ce que Venfant apprend, il le savait déjà : C’est le réveil de sa mémoire ”.