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INT HODU(]’l’ION. xxx

le père de Rusticiana attrait été le premier chrétien de sa Famille. Une telle conversion, si mortifiante pour le paganisme, si glorieuse pour la religion nouvelle, eût fait certainement quelque bruit dans le monde romain ; on conviendra, par exemple, que le rhéteur Victorinus ne faisait pas grande figure auprès de Sytnmaque ; cependant, quand op apprit que, cédant aux sollicitations de son ami Simplicien, Victorinus avait revêtu la robe blanche des néophytes, ce fut dans toute la chrétienté un cri de triomphe dont aujourd’hui encore on entend l’écho dans une admirable page de saint Augustini. Or, les écrivains de l’époque contemporaine ne disent mot de la conversion de Symmaque, et ce n’est que trois siècles plus tard qu’un historien, Paul Uiacre, lui donne le titre de chrétien. Quelle confiance peut-on avoir dans un témoignage aussi peu éclairé, surtout aussi tardif’ ? 1. (b/1/k’.s·, s-ir1/ix, liv. IV, chap. lx, 2. De gestis Homazmrzutz.

Nous ne pouvons considérer comme un témoignage quasi contemporain en faveur du christianisme de Symmaque un passage singulier d’un des dialogues publiés sous le nom de saint Grégoire le Grand (et non de Grégoire de Tours, comme l’a cru Ohbarius), parce que l”authenticité de ces dialogues est problématique, et que, vraisemblablement, ils ont été composés bien longtemps après la mo1·t du saint pontite. Il est dit dans ce passage que des voyageurs ayant abordé à l’ile de Lipari pour réparer quelques avaries, un pieux solitaire leur apprit, entre autres choses, que Théodoric était mort, attendu que la veille, il la neuvième heure, il avait vu ce prince dépouillé de ses vêtements et de sa chaussure, les mains liées derrière le dos, entre le pape Jean el le patrice Symmaque, qui Ventraînaient, pour Py précipiter, vers un gouffre que l’auteur appelle la chtztulière de I/’uZeu/n. Les voya-