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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. III. 165 existe et qu’il soit comme la source d’où découlent tous les autres. En effet, tout ce que l’on dit être imparfait uiestjugé tel que relativement à la perfection qui y manque. I)’oi1 il suit que si, en quelque genre que ce soit, un objet paraît imparfait, il faut nécessairement qu’il y ait un objet parfait dans le même genre. Et en effet, si l’on n’admet pas llidée de perfection, d’oi1 viendrait l’idée dïmperfection ? clest ce qu’on ne peut même imaginer. Il est clair encore que la nature ne commence pas par créer des êtres incomplets et inachevés ; elle débute par des ouvrages parfaits, irréprochables ; et pour produire des ébauches, il faut quielle soit vieillie et épuisée. Done, si, comme je l’ai prouvé il n’y a qu’un instant, il existe un certain bonheur fragile et imparfait, on ne peut douter qu’il n’y en ait un parfait et solide. — La conclusion, dis-je, est rigoureuse et inattaquable. — Voyons maintenant ou

réside cette parfaite félicité. Que Dieu, le premier de tous les êtres, soit bon, c’est ce qu’atteste l’assentiment unanime des hommes, En effet, si l’on ne peut rien imaginer de meilleur que Dieu, peut-on douter que ce qui est meillem· que tout le reste, ne soit bon par soi-mêine ? Mais de plus, la raison démontre, et cela d’une manière invincible, que la bonté de Dieu est de telle sorte qu’elle est identique au bien absolu. Car, siil en était autrement, Dieu ne serait pas le premier de tous les êtres ; il y aurait en effet au-dessus de lui un être en possession du bien absolu, antérieur à lui par conséquent, PLllS(Il1, Il est clair que les êtres parfaits ont précédé ceux qui ne le sont point. (Test pourquoi, pour ne pas argumenter à perte de vue, il faut reconnaître que le Dieu souverain résume en lui la plénitude et la perfection du bien. Mais nous avons établi que le souverain bien nlest autre chose que la vraie béatitude. Il faut donc reconnaître aussi que la