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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQIÃIÈ, LIV. III. 161 XVIII

Père, nous adorons ta sagesse profonde" Par d’immuables lois tu gouvernes le mondel Créateur de la terre et du ciel, à ta voix Le temps surpris marcha pour la première fois. Il’univers roule autour de ton trône immobile ; Étrangère à l’envie égoïste et stérile, Ta bonté seule, au sein de ton vaste repos, ’1"inspira le projet d’ordonner le chaos ’”. Tu pensasl tu voulusl tu portais en toi-même Le type souverain de la beauté suprême’°. ’ C°es t d’après ce modèle éternel et divin Que le monde naissant se forma sous ta main ; De détails accomplis merveilleux assemblage, Il était ta pensée : il devint ton image. Les éléments soumis s’accordent sous ta loi : Ifbumicle avec le sec, le chaud avec le froid ; Le feu ne revient pas à la voûte éthérée ; Et par son propre poids la terre équilibrée Repose sans danger sur l’abîme béant. Pourtant à l’univers, si voisin du néant, La vie encor manquait. Tu lui donnas une âme, . Une et triple à la fois ’°, dont la brûlante flamme, De llinerte machine échauffa ut les ressorts, · Dans l’espace infini fit mouvoir tous les corps. Cette âme, se scindant en deux moitiés, s’élaur·~, Et d’un double circuit ceint l’étendue immense 2*. Tournant sur elle-même, elle revient toujours A son point de départ ; et, dans son double cours, ll